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Pourquoi le recyclage n’est encore qu’une demie solution

Quand je raconte que je cherche à réduire mes déchets, je parle principalement de la poubelle de déchets ménagers (vous savez, cette poubelle noire qui contient des choses aussi inutiles que polluantes à l’incinérateur ou à la décharge), mais également de recyclage, en particulier pour tout ce qui n’est pas du verre, et SURTOUT pour le plastique. Les déchets organiques, eux, retournent direct à la terre pour y apporter leurs bienfaits.

Mais le recyclage, bien que nous le pratiquions chez nous depuis des lustres, ne m’apparait actuellement pas comme une solution suffisante pour la gestion des déchets, en voici les raisons :

Tout le monde ne trie pas

On a beau inciter les gens depuis plusieurs décennies à trier leurs ordures, le geste n’est pas forcément ancré chez tout le monde, ou alors le tri est pratiqué avec des erreurs, et ce sont tout autant de matières recyclables qui sont à tout jamais perdues dans les affres de l’incinération ou de l’enfouissement. Selon l’ADEME1, ce sont 573Kg de déchets qui sont produits chaque année par chaque français, cette quantité ayant doublé en 40 ans : cela est dû à une augmentation de la consommation et à une offre plus importante de produits éphémères et suremballés. Avec cette augmentation des emballages et donc de la production de déchets, si l’on ne peut pas être assurés que le consommateur mette ses déchets dans le bon bac, c’est mal barré pour le recyclage !

Le recyclage a un coût (pas que financier)

Si on admet que les ménages veuillent bien se donner la peine de pratiquer le tri sélectif, encore reste-t-il à amener toutes ces belles matières dans le long cheminement qui leur donnera une seconde (et parfois dernière) vie. Du consommateur-trieur à la réutilisation sous une nouvelle forme, les matières passent par la collecte, le centre de tri et les usines de recyclage : grâce à cette chaine de recyclage,  ce sont des émissions de CO2 qui sont largement diminuées, notamment grâce au fait que le recyclage permet d’éviter de nouvelles extractions de  matières fossiles et transformation de matières premières2.

Source : ecoemballages.fr

Tout ceci a l’air plutôt cool, si l’on oublie le coût financier et l’impact carbone, inévitables, pour recycler des objets à vie très courte : les emballages, dont l’usage aurait pu être évité. En effet, le concept de recyclage, pour les objets à durée de vie plutôt longue (objets du quotidien, meubles, composants de machines, etc), est un grand progrès pour gérer les flux de matières. Par contre, utiliser le recyclage en réponse à la profusion d’emballages pour des produits de consommation courante revient à gaspiller une énergie et des moyens financiers qui auraient pu être économisés pour autre chose !

Si vous aussi souhaitez éviter le suremballage, bonne nouvelle : des magasins de vrac fleurissent un peu partout et sont là pour vous aider à supprimer le recyclage superflu !

Recycler revient la plupart du temps à « sous-cycler »

Le recyclage amoindrit la qualité des matériaux au fil du temps. Si l’on prend l’exemple des métaux, l’acier de très bonne qualité des voitures se trouve mélangé avec d’autres éléments, comme la peinture et les revêtements plastiques, ce qui l’appauvrit : il doit donc être renforcé par mélange avec un meilleur acier sans jamais arriver à la qualité nécessaire pour faire une nouvelle voiture.

Même chose pour les plastiques : pour atteindre la qualité souhaitée avec du plastique recyclé, on se retrouve à introduire des additifs chimiques ou minéraux participant à la contamination de la biosphère3 ! Pour éviter cela, il faut recycler en « circuit fermé », c’est à dire en collectant, triant, décontaminant, repolymérisant le plastique pour obtenir un plastique neuf indiscernable du plastique d’origine. C’est le cas pour les bouteilles en PET (« polyéthylène téréphtalate », pour ceux qui aiment les jolis mots).

Attention cependant, ne croyez pas faire une affaire écologique en achetant un vêtement fabriqué à partir de fibres issues de ces bouteilles de plastique recyclé ! William Mc Donough et Michael Braungart nous expliquent dans leur ouvrage « Cradle to cradle »3 que ces fibres contiennent des « substances qui n’ont jamais été conçues pour entrer en contact avec la peau humaine ». Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres des inconvénients de ce « sous-cyclage ».

Puisque je n’aime pas vous laisser sans pistes de solutions, voici celle proposée par les auteurs de Cradle to cradle : créer et recycler à l’infini, en concevant dès le départ des matériaux conçus pour le recyclage. Pour faire simple, le cradle to cradle, c’est quand déchet = ressource.

Voici une vidéo introductive pour ce concept dont je reparlerai et qui, c’est à espérer, devrait inspirer beaucoup d’entreprises :

 


Sources :

  1. Essentiel sur les déchets (L’). (s. d.). Consulté 14 avril 2018, à l’adresse http://www.ademe.fr/essentiel-dechets-l
  2. Le recyclage, c’est bon pour le climat. (s. d.). Consulté 15 avril 2018, à l’adresse https://www.actu-environnement.com/ae/news/recyclage-analyse-cycle-vie-economie-energie-gaz-effet-serre-federec-28012.php4
  3. Mc Donough, W., & Braungart, M. (2011). Cradle to cradle: Créer et recycler à l’infini. Paris: Alternatives.

 

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