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Un minimaliste sommeille-t-il en vous ?

Quand on s’intéresse au zéro déchet, on fait vite connaissance avec le concept de minimalisme. Pour nous, cette rencontre s’est produite grâce au documentaire « Minimalism : A Documentary About the Important Things » dont voici le trailer (en anglais, mais vous pouvez voir le documentaire en français sur Netflix).

On peut être frappé par la radicalité des choix de vie opérés par les acteurs de ce documentaire et s’enfuir les deux jambes à son cou, mais Minimalism a le mérite, même pour les moins intéressés, de pointer du doigt ce autour de quoi peuvent tourner nos vies : consommer (des objets, des expériences, des relations).

Mais c’est quoi exactement, le minimalisme ?

Le minimalisme est un style de vie dans lequel vous limitez ce que vous possédez à l’absolu minimum dont vous avez besoin pour vivre.

C’est la définition du minimalisme donnée par Fumio Sasaki, l’un des leaders mondiaux de ce mouvement. Similaire à la simplicité volontaire, le minimalisme consiste à réduire sa consommation pour ne vivre que de l’absolu nécessaire. L’idée est de s’affranchir des objets pour libérer du temps et de l’espace (physique et mental) pour ce qui est vraiment important à nos yeux, mais aussi d’apprécier à fond ce que nous possédons.  Entre affranchissement des diktats de la publicité et développement personnel, ce mode de vie privilégie la recherche du bonheur, la qualité des relations et la réalisation de soi.

Devenir minimaliste, c’est donc prendre conscience du frein que peut constituer notre attachement aux objets, se questionner sur notre rapport au consumérisme, désencombrer son habitat, modifier ses habitudes de consommation et… profiter du temps et de l’espace libérés pour jouir pleinement de la vie !

Le minimalisme en version soft chez la famille verte

Chez nous, cette découverte est arrivée en terrain bien préparé : ayant déménagé 5 fois en dix ans, chaque mouvement a été accompagné d’un tri et d’une prise de conscience sur la quantité d’objets que nous possédions. Le top, cela a été lors de notre expatriation au Canada : sachant que nous ne resterions dans ce pays que trois ans, nous y avons limité les achats, même lors de la naissance de notre premier enfant là-bas. En revanche, depuis que nous sommes propriétaires d’une maison, avec sous-sol de surcroît, il y a chez nous une fâcheuse tendance à l’accumulation. Cette fâcheuse tendance, associée à celle qu’ont nos enfants de déplacer, cacher, organiser, dans un style qu’eux seuls peuvent comprendre, toutes sortes d’objets (pas que des jouets !!), nous incite aujourd’hui à laisser se déployer les minimalistes qui sommeillent en nous, au travers de quelques actions simples :

1. Contrôler la quantité d’objets entrant chez nous

Maintenant, avant d’acheter, on vérifie la nécessité de l’achat, notamment en le laissant traîner quelques temps (je ne parle pas ici de nourriture bien sûr…). On se demande si on ne peut pas faire autrement, en fabriquant avec ce que l’on a déjà, ou se faisant prêter l’objet, ou en s’en passant tout simplement. Souvent, passé ce délai de réflexion, l’achat s’avère inutile, et c’est notre porte-monnaie qui nous remercie !

Évidemment, il y a des entrées que l’on ne contrôle pas forcément : les cadeaux. Mais nous avons espoir que, petit à petit, les gens susceptibles de nous offrir quelque chose comprendront notre démarche et s’inscriront dedans…

2. Désencombrer

Malgré nos nombreux déménagements, nous avons beaucoup de possessions, même si nous sommes loin de rivaliser avec d’autres super-consommateurs ! Donc, de temps en temps, nous régulons les sorties. Cette année, cela passe par un MinsGame, parce que c’est quand même plus drôle de se  lancer des défis (ici, faire sortir de la maison 496 objets en 31 jours) sans savoir si on va pouvoir les tenir…

Avant d’éjecter un objet de chez nous, je me pose quelques questions simples : depuis quand ne m’en suis-je pas servi ? Quelles sont les chances que j’en aie besoin dans l’année qui vient ? Et si l’objet n’a pas servi depuis très longtemps : quelle valeur sentimentale a-t-il ? En général ces questions me suffisent à décider des cas difficiles.

Ce qui sort de chez nous ne va en général pas dans les encombrants à la déchetterie : au maximum, nous essayons de rendre leur utilité à ces objets en les vendant ou en les donnant. Le top du top, que nous avons choisi pour notre premier MinsGame, est d’en vendre un maximum, et de reverser les profits à une association de notre choix.

3. Faire bon usage de ce que nous possédons

Il y a des objets qui ne nous servent actuellement à rien, mais que nous gardons pour de bonnes raisons, à la fois pratiques et sentimentales : par exemple, je conserve mon tout premier reflex numérique, bien qu’il soit techniquement dépassé, car j’envisage de le transmettre à mes enfants lorsqu’ils souhaiteront débuter la photographie avec un reflex. Ce sera une situation du genre : « Fais d’abord de magnifiques photos avec cet appareil (c’est à dire, développe ton œil de photographe), pousse-le à son maximum, puis tu auras ton propre appareil aux capacités techniques actuelles. »

Nous avons aussi plein de livres que nous ne lisons pas chaque année mais que nous conservons par attachement à l’objet livre, par intérêt pour le sujet dont ils traitent, et parce que cela nous fait du bien de les avoir sous les yeux. Mais ces livres ne servent pas à notre simple plaisir de les posséder et de les feuilleter de temps en temps, nous les prêtons aussi afin qu’ils répandent leurs effluves de bien être chez d’autres personnes. Le prêt aussi est une excellente manière de faire bon usage de ce que nous possédons.

Pour d’autres objets, qui ne sont pas utilisés depuis plusieurs mois (voire années), il s’agit de les remettre en valeur grâce à des projets qui nous sont chers, même si nous ne les avons pas encore mis à exécution. Voilà pourquoi, après plusieurs mois à sommeiller, ma basse est ressortie de son étui, prête à faire trembler les murs de ses graves vibrants. Quand je vois le plaisir que j’ai à en jouer, avec batteur, gros son et tout et tout, il est juste inenvisageable que je m’en sépare un jour !

Avez-vous l’âme d’un minimaliste ?

Vous l’avez compris, on peut être minimaliste à des degrés bien différents, et chacun selon son style. Si vous vous reconnaissez dans plusieurs des situations suivantes, il y a de grandes chances que vous ayez l’âme d’un minimaliste :

  • vous n’aimez pas le bazar et vous en avez marre de ranger
  • vous aimez les espaces aérés et peu encombrés
  • vous ne supportez plus les appels à la consommation des publicitaires (ni les appels téléphoniques des démarcheurs)
  • vous cherchez à désencombrer de votre vie tout ce qui vous empêche d’accomplir vos projets
  • vous voulez vous connecter à l’essentiel, pas au bazar numérique, aux relations toxiques ou à la surconsommation

Alors, vous reconnaissez-vous là-dedans ?

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