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Livre Zéro déchet de Béa Johnson

Le zéro déchet selon Béa Johnson

Si vous êtes engagé dans une démarche zéro déchet, vous avez sûrement déjà entendu parler de Béa Johnson, la chef de file internationale du mouvement. Elle applique la démarche dans les moindres recoins de sa vie et fait partie de ceux qui ont poussé le zéro gaspillage le plus loin possible. Depuis deux ans que je pratique le zéro déchet, je me demandais si la lecture de son livre du même nom allait m’apprendre quelque chose. Fondamentalement, pas de grande nouveauté (si ce n’est quelques astuces que je vous partagerai plus bas), mais une plongée en immersion totale dans son style de vie basé sur la réduction absolue de tout gaspillage. Je ne reprendrai pas ici en détails le contenu du livre (lisez-le, il se dévore comme un petit pain), mais plutôt les grandes idées qui m’ont marquée en tant qu’habituée du zéro déchet.

Zéro waste (gaspillage) plutôt que zéro déchet

La version anglophone du livre se nomme « Zero waste home », et c’est un titre qui rend beaucoup plus justice au contenu que « Zéro déchet ». En effet, au delà de la quasi élimination des déchets ménagers voire recyclables, c’est carrément l’élimination de tout ce qui encombre sa vie que Béa Johnson promeut, et notamment tout ce qui lui fait gaspiller son temps et son argent. Même l’eau et l’énergie font l’objet de ses attentions pour éviter le gaspillage. Le style de vie est donc entièrement pensé dans l’optique d’atteindre le zéro gaspillage.

Du minimalisme version écolo

J’ai enfin compris pourquoi tant de pratiquants du zéro déchet passent par une étape « désencombrement ». Au-delà du simple fait de se rendre compte de tout ce que nous possédons et laissons entrer dans nos maisons alors que nous n’en avons pas vraiment besoin, opter pour la simplicité matérielle permet de :

  • gagner du temps en ayant moins d’objets à entretenir, ranger, chercher. Économie de temps passé à s’occuper d’objets = gain de temps de qualité avec ses proches…
  • redonner une utilité aux objets que nous n’utilisons pas ou peu : si nous les louons, les donnons ou les vendons, ils permettront à quelqu’un d’éviter un achat neuf consommateur d’énergie et de ressources.

Tout est passé au peigne fin

Le zéro déchet dans la cuisine, c’est bien connu, l’achat de vêtement d’occasion aussi, les cosmétiques et produits ménagers faits maison sans produits toxiques, également, ainsi que les décos de fêtes DIY. Ce que l’on découvre en plus dans le livre de Béa Johnson, c’est qu’elle a passé au peigne fin tous les domaines de son domicile et de sa vie pour voir comment éviter le gaspillage. En lisant son livre, vous saurez en détails comment elle gère matériellement et temporellement ses courses hebdomadaires, vous connaitrez ses recettes naturelles pour la peau, les cheveux, le maquillage, et même sa stratégie pour diminuer l’usage de médicaments et certaines alternatives naturelles. Le détail est à un point tel que l’on y apprend comment accrocher des feuilles ensemble sans agrafeuse ou comment fabriquer du papier ou des couleurs d’aquarelle.

Bref, si vous débutez dans la démarche, ce livre est totalement pour vous. Et si vous êtes un peu expérimenté en zéro déchet, vous y trouverez également de quoi progresser encore.

Le zéro déchet en version collectif

Un petit chapitre à la fin du livre m’a largement interpelée, puisqu’il traite de la manière de s’impliquer pour contribuer à répandre le zéro déchet, même quand il n’y a pas beaucoup d’offre de vrac près de chez nous. Ses conseils sont appréciables, d’autant que nous n’habitons pas tous à proximité d’un super grand magasin de vrac qui fournit huile, vinaigre, crème, et autres produits du genre en version sans emballage. Si c’est votre cas, vous pouvez tout de même agir en faisant entendre votre voix :

  • parlez à vos commerçants du vrac, soulignez-en les avantages pour eux afin de les convaincre de s’y mettre ;
  • suggérez à votre magasin de vrac quelques ajouts dans son offre ;
  • incitez votre restaurant préféré à bannir les ustensiles ou serviettes jetables, en insistant sur le fait que l’établissement n’en sera que plus beau et qu’il attirera plus de clients ;
  • écrivez une lettre de suggestion à une entreprise qui vend un produit que vous appréciez mais qui génère des déchets (pour un exemple de lettre, voir celui proposé par Béa).

Vous pouvez devenir ambassadeur de ce mode de vie en en parlant autour de vous, en privilégiant les commerces et services qui ont les mêmes valeurs, en participant à des actions de ramassage de déchets, etc. Béa Johnson ne manque pas d’idées pour nous inciter à agir au-delà des murs de notre maison !

Les astuces et recettes que j’ai appréciées

Vous en connaissez probablement certaines, mais je vous livre celles qui m’ont le plus marquée.

Dans la cuisine

  • Pour ramollir du pain sec, l’humidifier et le passer au four quelques minutes : j’ai testé, ça marche !
  • Pour raviver une laitue flétrie, plongez-la dans de l’eau glacée : à tester.
  • Pour ne pas gaspiller un yaourt périmé (qui n’a pas moisi), assaisonnez-le et pendez-le dans un mouchoir au-dessus de l’évier pour faire du fromage à pâte molle : à tester.

Dans la salle de bains

Un procédé de soin du visage similaire à celui de l’esthéticienne, avec des ingrédients pour la plupart venus de la cuisine :

Étapes pour un soin du visage fait-maison, selon Béa Johnson

Du maquillage qui se mange, à tester :

  • blush fabriqué à partir de poudre de cacao, de cannelle (attention aux allergies) et et de poudre de betterave rose, dosés de manière à obtenir la couleur souhaitée.
  • poudre confectionnée à partir de fécule de maïs, additionnée du blush fait maison ou d’argile verte s’il faut cacher des rougeurs.

Pour les p’tits bobos, des compresses lavables fabriquées à partir de flanelle de coton ; sinon, il reste l’option gaze 100% coton biologique, compostable. Mais bon, si on veut éviter le gaspillage…

Entretien des chaussures

  • Utiliser un baume maison (1 cuillère à soupe de cire d’abeille + 4 cuillères à soupe d’huile végétale, à faire fondre au bain marie) pour cirer les chaussures (voire les bois !).
  • Imperméabiliser le cuir avec le processus suivant :
Recette de Béa Johnson pour imperméabiliser le cuir.

En conclusion : lisez le livre de Béa Johnson !

Ce ne sont là que des extraits du livre, qui est extraordinairement riche en idées. Certaines techniques et recettes sont bien connues (colle, pâte à modeler, recyclage de papier, pliage furoshiki), d’autres sont à découvrir (bougies votives à l’huile, mastic de peluches de sèche linge, khôl fait maison, fixateur de coiffure). Il y en a pour tous les domaines, de quoi s’inspirer et bien progresser dans notre démarche zéro déchet (waste). Bref, s’il y a un livre à lire sur la transition écologique en pratique, c’est celui-ci !

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