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Renouer le contact avec la nature

La formule est devenue courante depuis le confinement de 2020: « renouer avec la nature », « reconnecter avec la nature », etc. Il semblerait que l’on soit nombreux à s’accorder sur le fait qu’être en contact avec la nature nous fait du bien. Mais est-ce que l’on comprend vraiment cela, et est-ce qu’on le met en pratique ? Pour moi, j’ai beau être blogueuse sur La famille Verte, la réponse est plus non que oui.

Il y a quelques jours, j’ai eu l’occasion de participer à une « journée chrétienne de l’écologie »… dans une abbaye !

L’abbaye d’En Calcat dans le Tarn

Situation assez incongrue pour moi qui suis de culture protestante évangélique plutôt que catholique. Cependant, cette journée m’a fait réaliser à quel point, malgré mon potager et mes quelques balades et randonnées en nature, je suis déconnectée de celle-ci. Voici quelques fruits de ma réflexion suite à cette journée pas comme les autres.

Écrans éteints et téléphone au fond du sac

De 9h à 18h, mes écrans sont restés éteints (sauf celui de l’appareil photo) et mon téléphone en mode vibreur au fond du sac. Une exception pour moi ! En effet, mon travail de graphiste rend mon ordinateur indispensable, ma mission de blogueuse ne saurait se passer d’une connexion à internet, et mes loisirs musicaux requièrent quasi-quotidiennement des ressources web ou logicielles. Même mes engagements bénévoles sont tributaires des écrans. Quant à mes relations amicales, les réseaux sociaux et emails sont devenus indispensables pour garder contact avec mes amis qui habitent loin… ou juste à côté !

Le fait de passer une journée entière sans utiliser l’un ou l’autre de ces outils m’a fait me rendre compte de ma quasi dépendance aux pastilles de notification, au wifi, à la musique en streaming et aux ressources illimitées du web. Et encore, je ne fais pas partie de ceux qui ont toujours un smartphone greffé à leur main !

Bilan :

  • J’ai pu prendre le temps de discuter avec une membre de mon église que je connaissais peu et en savoir plus sur elle.
  • J’ai pu profiter de la quiétude des extérieurs de l’abbaye.
  • J’ai aussi constaté que, finalement, je n’avais pas besoin de tous les stimulis des outils numériques pour me sentir exister.

Se promener avec nos pieds, pas avec notre tête

La place libérée par les outils numériques, une fois éteints, donne de belles opportunités d’évasion. Pour certains, se retrouver coupés des moyens de communication pourrait créer une sensation de vide. Cependant, les moines, avec leur spiritualité contemplative, nous ont incités à observer la nature et à en tirer des enseignements. Plus encore, l’un des moines nous incitait à nous promener dans le jardin « avec nos pieds, pas avec notre tête ».

artichauts-potager-en-calcat
Les artichauts du potager de l’abbaye

En gros, laisser un instant de côté le tourbillon de nos pensées pour ressentir et vivre le contact avec la nature. Se laisser aller à contempler l’œuvre de Dieu. Même si je ne suis pas forcément fan de l’idée de tirer de la nature des enseignements spirituels (je préfère les puiser dans la Bible), j’apprécie la simplicité de la démarche. Indépendamment des nombreux stimulis d’internet, réfléchir par soi-même au contact de la nature me semble être une manière saine de vivre en tant que créature de Dieu.

Créativité exacerbée

Ce cadre de verdure dénué de distractions superflues constitue un décor parfait pour laisser notre créativité s’exprimer. Même si j’apprécie énormément les outils numériques pour ce qu’ils m’apportent dans mon travail et mes loisirs, il faut bien reconnaitre que parfois, ils ont tendance à étouffer mon inventivité par un surplus de données !

Lors de cette journée en contact avec la nature, j’ai pu retrouver un état d’esprit plus propice à la créativité. Chose qui ne m’étais pas arrivée depuis longtemps, j’ai eu envie de me remettre à écrire et composer de la musique. Pour d’autres ce sera la poésie, ou le dessin, la peinture, ou un mélange de tout cela. C’était comme si, libérée d’un assaut d’informations extérieures, ma personnalité pouvait à nouveau s’exprimer et produire quelque chose hors de toute contrainte et en réponse à ce que la nature provoque chez moi.

Un espace de contemplation et de repos

Renouer le contact avec la nature, et après ?

Cette journée était vraiment à part. Le retour au quotidien mouvementé de la vie de famille a facilement eu raison de mon élan de créativité ! Pourtant, je n’oublie pas l’artiste en moi qui attend de s’exprimer, et la nature qui fournit un cadre parfait pour nourrir cette recherche.

Mais finalement, je me pose une question. Étant donné que j’ai des contacts réguliers avec la nature parce que je vis à la campagne et que je fais du sport en extérieur, comment se fait-il que j’ai plus eu l’impression de renouer avec la nature durant cette journée exceptionnelle que durant mes sorties sportives ou mes balades ?

Je pense que la réponse tient à cette déconnexion d’avec les écrans, certes, mais aussi d’avec les multiples contraintes du quotidien. Cette déconnexion, lorsqu’elle est vécue dans un cadre comme celui de l’abbaye, est tout à fait envisageable. Mais qu’en en est-il du quotidien, inévitablement fait de contraintes, d’imprévus et d’épreuves ? La nature semble alors être un bon cadre pour reprendre son souffle et attaquer le quotidien. Mais, selon moi, le meilleur moyen de reprendre son souffle est la relation avec Dieu. Avec ou sans nature, Il est le souffle de vie dont nous avons besoin !

Et vous ?

Je serais très curieuse d’en savoir plus sur votre rapport à la nature. Déclenche-t-elle chez vous des élans de créativité ? Vous permet-elle de mieux affronter le quotidien ? Vous aide-t-elle à voir la main de Dieu ? Ou est-ce qu’elle ne vous procure aucune satisfaction particulière ? Allez-y, les commentaires sont ouverts !


7 thoughts on “Renouer le contact avec la nature

  1. Personnellement le fait de me retrouver dans la nature sans bruit que ce des oiseaux me rapproche de Dieu dans une communion très profonde. Je ne suis pas artiste ni écrivaine mais je comprends très bien que cela nous donne l aspiration pour créer

  2. Super article ! Quand je suis dans la nature, j’ai l’impression de reprendre mon souffle ! Et à chaque fois je me sens plus proche de Dieu, tant je m’émerveille de Sa Création !

  3. Bonjour
    La relation a Dieu ne peut se faire hors de la nature . c’etait bien l’enjeu de cette journée. Nous sommes incarnés et l’avons trop souvent oublié. Chaque instant de notre vie se fait en communion avec la nature et plus largement la création. Et c’est là que l’Homme touche du doigt son identité pour prendre soin de la création à l’image et à la ressemblance de Dieu
    Belle journée à vous

    1. Bonjour Jean-Pierre,
      Je suis globalement d’accord avec vous, mais je nuancerais votre propos en pensant à tous les chrétiens privés de liberté qui n’ont pas la possibilité d’être en contact avec la nature. Cela ne les empêche pas d’être en relation avec Dieu et de trouver en Lui la force de supporter leur situation…
      Bonne journée

  4. Merci Yoanna pour ton commentaire et cette analyse de l’emprisonnement que l’on peut subir par les outils numériques. Personnellement le fait de courir m’apaise mais lors de trail, parfois je m’arrête et contemple ce qui m’entoure, cette beauté, cette immensité, merveille de notre
    créateur. Quel bienfait!!

  5. Super ton article. Personnellement je ne me sens pas artiste donc la nature ne provoque pas d élan de créativité chez moi. Mais être dans la nature me parle de Dieu. J y voit sa main créatrice, et mon coeur se remplit de joie! Même en voiture, si je passe devant un bel arbre ou un beau paysage, je vois le créateur.

  6. merci mais même privé de liberté, leur nature reste leur corps qui perçoit l’environnement autour d’eux. c’est par leur corps qu’ils accèdent à Dieu, quelle que soit leur condition de vie, leur nourriture, leurs relations. La nature est le lieu de l’incarnation de notre vie et de notre foi, le soleil et la pluie est la seule preuve que donne jésus pour montrer que Dieu aime tous les hommes Mathieu 5, 44 .
    Peut on être en relation à Dieu sans notre corps dans notre vie terrestre ? et même lui devrait ressusciter et reste un médiateur de notre relation à Dieu.
    On a séparé l’homme de la nature mais la relation de l’homme avec Dieu ne peut se concevoir sans la nature qui l’entoure, ne serait ce que l’air qu’il respire, l’eau qu’il boit, la nourriture qu’il mange produite grâce à la lumière du soleil… sous peine d’être désincarné, idéaliste, cathare ou plein d’autre hérésies. Nous avons souvent oublié combien nous sommes intriqués avec l’ensemble de la Création et donc de la nature, et c’est bien cela le drame de notre temps. ce qui fait dire au Pape François: Tout est lié, et, comme êtres humains, nous sommes tous unis comme des frères et des sœurs dans un merveilleux pèlerinage, entrelacés par l’amour que Dieu porte à chacune de ses créatures et qui nous unit aussi, avec une tendre affection, à frère soleil, à sœur lune, à sœur rivière et à mère terre.

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