Chaque année avant la rentrée scolaire écolo (si possible), c’est la même affaire : on guette la liste de fournitures et on met en place le plan d’attaque pour la réduction des déchets et du gaspillage. Sauf que… fournitures scolaires, écologie et zéro déchet ne font pas forcément bon ménage ! Du plastique et des emballages en veux-tu en voilà et une poubelle qui se régale au passage. Et des produits qui pourraient potentiellement être toxiques pour nos enfants…
J’ai longtemps hésité à vous partager cet article tellement son contenu me semble couler de source. Pourtant, les incitations à la consommation en cette période de prérentrée m’incitent à revoir les fondamentaux. Voici donc le B.A. BA des actions qui sont réalisables pour une rentrée scolaire un peu plus écolo.
1. Faire le point et préparer sa liste AVANT d’aller faire les courses
Cela peut sembler évident, mais à quoi bon acheter ce que l’on a déjà ? Et pourtant, si on part faire ses courses avec la liste scolaire donnée par les enseignants sans avoir vérifié ce que l’on possède, on risque bien de se retrouver avec des achats inutiles. Dans la plupart des cas, la liste des achats neufs devrait être courte. En effet, des années passées, on récupère facilement :
- le cartable (un bon coup de brosse ou d’éponge, et ça repart !)
- les trousses
- l’ardoise (la plupart du temps, elle peut servir plusieurs années)
- une bonne partie des stylos et crayons de couleur
- les classeurs
- les porte-vues
- les chemises, trieurs
- les accessoires comme ciseaux, taille-crayon, règle
Le tri effectué, il ne reste plus qu’à préparer sa liste de courses pour ce qu’il manque, et réparer ou recycler ce qui peut l’être.
2. Réparer et recycler ses fournitures scolaires
Récupérer un maximum d’affaires de l’an dernier devrait être notre premier réflexe. Pourtant, en voyant les rayons rentrée scolaire se mettre en place, on peut vite être tentés par du neuf ! Je ne parle bien sûr pas ici des objets consommables qui doivent forcément être remplacés lorsqu’ils sont terminés.
Pour le reste des fournitures, nettoyage et réparation peuvent vous éviter bien des achats, y compris pour les classeurs.
Pour aller plus loin qu’une simple réparation, tous les moyens sont bons: couture, collage et autres techniques de customisation devraient donner un souffle nouveau aux cartables et classeurs de l’an dernier.
Un exemple : La récup’ de cahiers
Avez-vous connu des enseignants qui utilisent des cahiers pour y coller des feuilles ? Quel gaspillage de papier ! Depuis plusieurs années, nous récupérons ces cahiers à la fin de l’année scolaire. Il suffit que votre enfant n’ait pas mis trop de colle sur les feuilles, et celles-ci s’enlèvent presque sans endommager les pages. Ensuite, le cahier peut servir à la maison, ou être converti en cahier de brouillon, en utilisé comme cahier spécial « collage de feuilles », etc.
3. Choisir des fournitures de qualité
Les premiers prix sont séduisants pour leur prix, mais le résultat est bien souvent décevant. Pour exemple, le supermarché le plus proche de chez nous a mis en place de la vente en vrac de produits de bureau comme les stylos, taille-crayons, etc. L’idée du vrac est séduisante, et nous avons testé… pour être déçus ! Les marqueurs fluo se sont très vite épuisés, et le taille-crayon à réservoir n’est pas des plus efficaces.
En revanche, de plus en plus de magasins spécialisés en bureautique proposent des fournitures de qualité en vrac, pour un prix moins élevé que leur équivalent emballé. Ainsi, cette année nous avons pou conjuguer matériel de qualité et zéro déchet, ce qui est un grand progrès !
Voici quelques idées pour un matériel robuste :
- l’équerre (ou la règle) en plastique soi-disant « incassable » : elle n’a pas passé avec succès sa première année, nous nous sommes donc rabattus sur une équerre en métal. Tant pis pour la consigne donnée par l’enseignante (pas de métal), que nous avons contournée pour une bonne cause ! [Au passage, on peut aussi inciter la maitresse à faire du zéro déchet dans sa classe…]
- un compas efficace : sans vouloir faire de pub, certains compas s’avèrent plus robustes et précis que d’autres. Un certain compas « Stop system » est d’ailleurs plébiscité par les enseignants, ce n’est pas pour rien. Sinon, certains d’entre vous pourront regarder dans leurs propres affaires scolaires s’ils les ont gardées. Personnellement, j’ai encore mon compas du collège : un coup de tournevis pour le resserrer a suffi à le rendre utilisable.
- s’il faut absolument une ardoise pour marqueur effaçable, il vaut mieux la choisir avec le moins de plastique possible.
- les feutres sont une vraie plaie en termes de durée de vie : dès que possible, mieux vaut y renoncer et n’utiliser que des crayons de couleur.
- les stylos fantaisie, taille-crayon aux formes loufoques et autres accessoires censés amuser les enfants et donner un look cool sont en général de piètre qualité.
- les cartables à effigie (Harry Potter, Reine des neiges, etc) sont souvent plus chers que les autres, pour une qualité pas plus intéressante. Il en est de même pour les classeurs et chemises à rabats.
- les classeurs et chemises en carton auront tendance à s’abîmer plus vite, mais ils ont l’avantage d’être facilement réparables, customisables et, en fin de vie, de pouvoir être recyclés. C’est pour cette raison que nous ne les choisissons plus en plastique.
4. Se méfier des diktats des marques et des effigies… et éduquer nos enfants à cela
En relation avec le point précédent, la marque ou l’effigie ne font pas forcément la qualité…
Ainsi, le cartable Avengers a beau être très séduisant pour le petit qui entre au CP, il est peu probable qu’il puisse être utilisé pendant plusieurs années. Il ne reste plus qu’à convaincre l’intéressé que le vrai héros n’est pas dessiné sur le cartable, puisque c’est un héros du zéro-déchet ! Je vous l’accorde, ce n’est pas la partie la plus facile. Mais nos enfants sont tout à fait capables de comprendre les enjeux écologiques si on prend le temps de les leur expliquer.
Par exemple, on peut laisser son enfant choisir sa trousse et son cartable, si possible entre des modèles « acceptables » écologiquement. Pour le reste des fournitures, si l’enfant est très jeune, il vaut mieux les choisir nous-mêmes. Rien ne nous empêche par contre de faire participer nos enfants à l’achat des fournitures, en leur expliquant nos critères de choix, par exemple :
- Je préfère ces stylos fabriqués en Europe plutôt que ceux qui viennent de Chine,
- Je choisis les fournitures en vrac car elles produisent moins de déchets que les mêmes emballées,
- Je prends ce papier issu de forêts gérées durablement (certification PEFC),
- Je privilégie la colle en bâton sans solvants car ceux-ci peuvent être toxiques.
Il n’est pas toujours possible de conjuguer tous les critères pour une rentrée scolaire parfaitement écologique, mais en participant aux achats, nos enfants apprennent à faire des choix éclairés par autre chose que les diktats de la consommation…
5. Choisir des produits moins dangereux pour la santé et l’environnement
Colle, feutres, gommes, marqueurs et autres consommables peuvent contenir des substances à la fois nocives pour l’environnement et pour la santé de nos enfants. Pour cela, je vous renvoie aux conseils donnés par l’ADEME dans la fiche ci-dessous (la fiche est téléchargeable sur le site de l’ADEME):
La plupart de ces conseils sont facilement applicables, même si on en perçoit les limites quand on fait nos courses pour la rentrée scolaire. Par exemple, je n’ai pas trouvé de crayons de couleur en bois naturel non vernis. À défaut, j’ai opté pour des crayons de couleur fabriqués en France, conditionnés dans un emballage en carton. Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà ça !
Et vous, avez-vous des astuces pour des fournitures scolaires plus écolo ?