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Cuisiner au quotidien

Comment gérer la cuisine zéro déchet au quotidien

Depuis que nous avons décidé de réduire l’ensemble des déchets que nous produisons, nos habitudes de cuisine ont bien évolué. En effet, la cuisine zéro déchet se fait à partir d’aliments en vrac, généralement des produits assez bruts et non industriels. Exit les pâtes feuilletées toutes prêtes, les gnocchis sous plastique ou encore la pizza congelée du supermarché ! Maintenant, on est fans des pâtes en vrac, on achète des kilos et des kilos de farine, et on épluche, coupe  en dés, tranche, écrase, de nos propres mains un maximum de légumes frais.

Tout cela est très bon, et notre poubelle nous remercie, mais il y a tout de même un petit problème : trouver comment se simplifier la cuisine au quotidien, quand la préparation d’un repas nous prend en moyenne 30 min, que l’on n’aime pas trop cuisiner (du moins pas tous les jours), et que l’on doit aussi s’occuper du bain de p’tit dernier, des devoirs du grand, du ménage, du repassage, et j’en passe ! (De toute façon, vous savez de quoi je parle…)

En cette période de reprise du rythme scolaire, je vous propose d’explorer avec moi quelques manière de se faciliter la cuisine au quotidien, sans renoncer à ses aspirations écologiques.

Avant tout, changer notre rapport à la cuisine

Si la cuisine nous apparait d’abord comme une corvée de plus dans le quotidien (et elle l’est, dans la mesure où pour manger, on est bien obligés de préparer quelque chose, surtout quand on cuisine zéro déchet), on peut essayer de se décentrer de ce point de vue pour en adopter un autre. Je m’explique.

Pourquoi ne pas essayer de voir la cuisine comme un moment hédoniste ? Imaginez-vous en train de humer l’odeur de la confiture qui mijote tranquillement dans la marmite. Ou d’écouter le doux bruit des légumes en train de se faire poêler (ça marche si votre hotte aspirante n’est pas bruyante…). Ou encore, de croquer dans les bâtonnets de légumes trempés dans une sauce au yaourt que vous aurez confectionnée vous même. En fait, le plaisir de manger peut commencer par le plaisir de cuisiner. Rien que l’idée de déguster une purée maison faite à partir de pommes de terre cultivées localement et sans pesticides, et ma purée prend une autre dimension !

Se remettre en cuisine, c’est « retrouver le jeu de cuisiner », comme le dit si bien Olivier Roellinger (vice-président de l’association Relais & Châteaux).

Il faut savoir prendre une patate, la peler et et faire une purée ! Il faut savoir gratter une carotte et préparer une salade. Ce n’est pas cher, c’est sain et c’est bon.1

Vous allez me dire que tout ceci est bien beau, mais que le soir en rentrant, vous avez d’autres choses à faire que de retrouver le jeu de cuisiner. En effet ! Mais essayez tout de même, et habituez-vous lentement à cuisiner davantage, et vous verrez peu à peu votre point de vue glisser vers celui d’Olivier Roellinger. Ceci dit, il peut y avoir de la lassitude, et c’est cette lassitude qui me pousse à explorer cette question. Voici donc les actions que vous pouvez tester.

Profiter de l’été pour congeler les légumes frais

Plats à congeler
Du légume frais au plat à congeler

Cet été, lorsque la production de notre petit potager battait son plein, nous n’étions que deux à la maison. Impossible de tout manger sans passer à un régime léguminivore ! Nous avons donc décidé de faire une réserve de légumes congelés pour l’automne et l’hiver, qui nous sera bien utile les soirs où nous aurons peu de temps pour notre cuisine zéro déchet. Nos haricots ont donc été lavés, équeutés et blanchis avant de trouver place dans des boites en verre ou dans des sachets plastiques qu’il nous restait. De même, nous aurons le plaisir de déguster des courgettes ou une ratatouille de légumes directement issus de notre potager.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la congélation de vos légumes frais, je vous recommande cet article qui détaille notamment la procédure pour la congélation de quelques légumes courants.

Dans le même style, il y a la préparation des bocaux (comme ceux que mamie faisait), mais nous n’avons pas testé ce procédé.

Préparer plusieurs repas à la fois

L’astuce est assez classique, mais lorsque l’on n’est pas du genre à planifier ses menus de la semaine, ça peut aider. En général, c’est le dimanche que les gens ont le plus de temps libre, et c’est ce moment qu’ils choisissent pour cuisiner d’avance. Sans passer par l’étape de la congélation, on peut tout de même prévoir les repas pour deux jours, en particulier si on amène son lunch sur son lieu de travail.

Pas besoin de cuisiner quatre plats complètement différents, il suffit d’en cuisiner deux (par exemple) en plus grande quantité et de les faire évoluer lors du deuxième repas fait avec ce plat. Le web regorge d’idées de recettes avec des restes. La manière de faire la plus basique, c’est la transformation en tarte ou en gratin, le fameux « touski » ou fourre-z’y-tout. Pour peu que vos ingrédients proviennent du vrac, vous êtes bien dans une cuisine zéro déchet pour le quotidien.

Cuisiner en famille

Cuisine zéro déchet avec un tout petit

C’est bien plus drôle ! En effet, si la préparation des repas repose sur une seule personne, cette dernière a toutes les chances de se lasser très vite. Par contre, on peut, ponctuellement ou fréquemment, transformer ce moment en activité partagée entre tous les membres de la famille.

Pour les plus jeunes, c’est l’occasion de les initier à quelques gestes simples, comme mélanger la pâte à gâteau ou mettre les légumes dans le robot pour les trancher (avec supervision, bien sûr !). Plus tard, viendront le maniement du couteau ou la prise en charge d’une recette de A à Z. Evidemment, pour aménager ces moments, il faudra cultiver chez ses enfants l’envie de cuisiner. Je conçois que l’implication des ados puisse être quelque peu ardue… En revanche, si vous avez un tout petit, ne négligez pas son envie de contribuer à votre cuisine zéro déchet, car l’envie de participer aux travaux ménagers est tout à fait courante à cet âge là. Et, lorsqu’il grandira, avec une habile dose de propositions d’activités manuelles et d’incitation à l’autonomie, ce goût ne devrait pas complètement se perdre.

D’ailleurs, certaines écoles (vous souvenez-vous de La ferme des enfants ?) n’hésitent pas à inclure la cuisine dans leurs activités. C’est en effet l’occasion pour les enfants de mettre en oeuvre des compétences manuelles et mathématiques, tout en favorisant les échanges intergénérationnels et en servant la communauté (ben oui, même en pédagogie, on cuisine pour nourrir des gens !).

Repérer des recettes de saison faciles à faire et compatibles avec la cuisine zéro déchet

Vous en avez probablement déjà en stock, et vous souhaitez varier les plaisirs ? C’est aussi mon cas. Je m’apprête donc à repérer de nouvelles recettes rapides à faire, avec des légumes de saison, et pour lesquelles je trouve le plus possible d’ingrédients en vrac ou dans des contenants en verre (pour rappel, le verre est recyclable à l’infini).

Pour cela, deux points principaux dans mon plan d’action :

1. Vérifier quels légumes sont effectivement de saison

A force de voir des haricots verts ou des fraises en janvier sur les étals, on en oublie que les légumes ont des saisons et que ne pas respecter ces saisons, c’est augmenter son impact écologique. Du coup, pour rafraîchir ses connaissances botaniques, on peut utiliser ce type de tableau, qui permet de repérer d’un coup quels légumes consommer en fonction du mois :

saisonnalité des légumes

2. Sélectionner des recettes

Pour cela, je vais scruter le web à la recherche de recettes faciles (ce n’est pas ce qui manque), les sélectionner en fonction de leurs ingrédients et les trier par saisons. Par exemple, les concombres à la grecque en juillet, c’est possible. En novembre, on oublie…

Aussi, il sera important de vérifier la faisabilité de la recette en cuisine zéro déchet. Par exemple, la dernière fois que j’ai voulu faire des croque-monsieur, ne souhaitant pas acheter le pain de mie dans son sachet, je l’ai fait moi-même. Le résultat était assez mitigé car les tranches n’étaient pas bien formées et le pain moins moelleux que le pain industriel (c’est probablement normal). Sans compter le temps que cela m’a pris. Moralité, si maintenant je veux des croque-monsieur, je vérifie d’abord avec mon boulanger s’il n’a pas préparé une fournée de pain de mie !

En conclusion

On trouve sur le web d’autres astuces pour se simplifier la préparation des repas, comme la planification des menus. Personnellement, ce n’est pas mon truc pour la cuisine du quotidien. J’estime qu’avec tous les ingrédients de base à la maison et l’approvisionnement régulier en fonction de nos envies, on peut se passer de planifier (sauf quand on invite du monde, effectivement). J’aime faire en fonction de mon humeur du moment, et ce n’est pas une astuce qui me conviendrait. Ceci dit, peut-être que cela vous conviendra !

Autres astuce, celle de « faire du montage », c’est à dire d’assembler divers ingrédients dans un sandwich ou sur des tartines de pain. Il n’y a alors qu’à couper quelques légumes, et parfois, faire griller au four. L’idée est séduisante, et je pense la tester. Je me vois bien, d’ailleurs, mettre tous les ingrédients sur la table et laisser chacun composer son sandwich ou sa tartine…

Et vous, avez-vous des astuces de cuisine que vous appréciez particulièrement ?


  1. Lu dans Ça chauffe dans nos assiettesDes recettes pour sauver le climat,  de Yves Leers et Jean-Luc Fessard

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