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Un Noël fourr-z'y-tout

Père Noël, Jésus, famille, repas, cadeaux, sapin : le fourre-z’y-tout de Noël

C’est quoi Noël pour vous ? Les repas en famille, le passage du père Noël, une occasion de célébrer la naissance de Jésus, le culte de la surconsommation, le vin chaud au marché de Noël, le sapin, les décorations ? Un peu tout ça ? Un vrai fourre-z’y-tout ! Pour ma part je dois avouer que certains éléments de cette période ont légèrement tendance à m’agacer, et je vais vous expliquer pourquoi. Attention, je préviens, mon point de vue est forcément subjectif, chrétienne gardienne de la création que je suis ! Et cet article sera un fourre-z’y-tout digne de cette période de Noël !

Le truc pas net avec le père Noël

Enfant, je n’aimais pas trop le père Noël car je le trouvais bizarre, presque effrayant. Je n’avais pas envie de le rencontrer. Ça n’a pas été un problème pour moi d’apprendre que le père Noël n’existait pas, bien au contraire ! Par contre, prendre la pose avec un inconnu habillé de rouge assis sur son grand fauteuil, très peu pour moi. Et puis, je me suis renseignée.

À l’origine, il y avait celui que l’on appelait Saint Nicolas, personnage qui a existé (c’était un évêque) et qui est resté dans les légendes, dans lesquelles il était patron des marins, des marchands, des prisonniers, des avocats, et des fiancés. Ce légendaire Saint Nicolas était l’objet d’un culte en Lorraine, et a été croisé avec des croyances germaniques, celles d’un dieu qui se promenait dans le ciel sur son cheval et celle du chasseur sauvage qui passait avec son attelage par les nuits d’hiver¹ (vous le voyez venir, le père Noël ?). Puis ce personnage a été importé en Amérique du Nord sous le nom de Santa Claus : le personnage est devenu rond, jovial, et se promenait en traineau tiré par des rennes. Enfin, Coca-Cola est passé par là et a adopté le costume rouge pour exporter ce personnage dans le monde entier grâce à une campagne publicitaire.

Et donc, on fait croire aux enfants à l’existence d’un père Noël rendu célèbre par Coca-Cola ? La grande classe.

Crédit photo : DocChewbacca

Bref, chez moi, on ne cultive pas la croyance au père Noël : on laisse nos enfants entendre ce qu’ils entendent, mais quand viennent les questions, on dit la vérité. Non, le père Noël n’existe pas, oui ce sont les parents qui apportent les cadeaux. Et oui, on aime bien se raconter des histoires, et le père Noël fait partie du folklore légendaire.

Et au fait, les cadeaux, c’est sans condition. Sages ou pas sages, il y a des cadeaux, pas parce qu’ils les méritent, mais parce qu’on aime nos enfants. Un peu comme la grâce de Dieu apportée par Jésus. Mais on y reviendra, parlons maintenant de ces tellement attendus cadeaux…

Cadeaux, un peu, beaucoup, trop !

C’est un bonheur d’offrir des cadeaux aux enfants : qui ne s’est jamais réjoui de les voir s’extasier à l’idée de déballer les cadeaux et d’en découvrir le contenu ? Et quand on en a les moyens, comme dans notre société, on ne se prive pas de leur offrir cette joie. Seulement, voilà… Quand tout tourne trop autour des cadeaux, au final, on a l’impression de perdre quelque chose d’essentiel : les valeurs d’amour, de partage, de moments conviviaux en famille, ces belles valeurs auxquels on aspire et qui sont supposées constituer « l’esprit de Noël », où sont-elles passées ?

Illustration : Le cil vert

Pour moi, un abus de cadeaux a certaines conséquences fâcheuses :

  • l’oubli des joies simples et du plaisir à être ensemble, sans chichis.
  • le stress des préparatifs : course aux magasins (ou aux annonces sur Le bon coin !), course aux idées, pression mise par la fameuse « liste de Noël ».
  • un budget cadeaux conséquent bien qu’en baisse (355€ en moyenne prévisionnelle pour 2019²).
  • l’impact écologique de la surconsommation de cadeaux… quand il sont neufs ou qu’ils viennent de l’autre bout du monde.
  • un encombrement lié au surplus de jouets en particulier, et donc la nécessité de désencombrer régulièrement, notamment pour tous les jouets délaissés. Si comme moi vous avez des tendances minimalistes, ce surplus de jouets doit être anxiogène…
  • le gaspillage : beaucoup de jouets offerts sont peu utilisés par les enfants, et certains cadeaux offerts aux adultes font un flop total (raison pour laquelle je n’offre plus aux adultes que des cadeaux consommables, en particulier alimentaires…).

Ces deux derniers points sont particulièrement bloquants pour ma part… Cette année j’ai diminué drastiquement le nombre de cadeaux offerts à mes enfants, puisqu’ils en auront assez de la part de toute la famille. Et pour les cousins / cousines, j’ai opté pour des cadeaux d’expérience : accrobranche et parc de jeux en pleine nature.

Abus à table, abus écologiques

Chaque année à Noël, c’est la même affaire : invités, nous nous régalons de repas typiques à cette période de l’année. En général, profusion de coquillages et crustacées, dinde ou autre volaille de Noël, plateau de fromages bien garni, et incontournable bûche. Sans compter les délicieuses mises en bouche, souvent à base de produits protéinés. Il n’y a pas à dire, on est reçus comme des rois ! Mais alors, rois que nous sommes, nous explosons pendant deux jours notre quota de protéines animales. Et si l’on considère que tout le monde fait de même, cela fait beaucoup d’animaux terrestres ou aquatiques sacrifiés sur l’autel du repas de Noël. Et comme on n’est plus à l’époque où chacun allait chasser son gibier ou élevait son propre bétail, on peut imaginer ce que cela donne au niveau industriel :

  • mode d’élevage des animaux plus que douteux,
  • souffrance animale notamment à cause du gavage à l’origine du foie gras,
  • intensification des transports pour nous livrer le fameux saumon de Norvège,
  • qualité moindre des viandes issues de l’élevage intensif.

Et je ne parle pas des fruits exotiques importés et hors saison… Heureusement, il existe de nombreuses idées pour cuisiner un repas de fête plus écologique, constitué d’aliments produits de manière davantage locale. Et, en prime, des plats plus respectueux pour la santé, et pour l’équilibre alimentaire, pour peu que l’on ne se laisse pas aller à la tendance du repas qui dure des heures et explose le ventre !

La fameuse « magie » de Noël

Pour certains, Noël, c’est la « magie » avec son folklore de décorations lumineuses, vin chaud ou marrons glacés, de contes et chants de Noël, avec un florilège d’images censées représenter cette fête : lutins, rennes, neige (pourtant il neige rarement à Noël), sapin, étoiles, boules, guirlandes. Un joyeux fourre-z’y-tout dans lequel on met un zeste de tradition chrétienne, un chouïa d’héritage païen, un peu de père Noël et son cortège. Tout ceci pour, à la base, passer plus facilement cette période difficile de faible ensoleillement et de journées courtes. On s’encourage comme on peut, n’est-ce pas ? Cette période de festivités pourrait être tout à fait réjouissante et revivifiante après le mois difficile de novembre, ses rafales de vent, les arbres qui se dénudent de leurs feuilles et la durée du jour qui décline.

Malheureusement, tous les éléments de décoration et d’éclairage employés pour créer cette « magie » de Noël ont en général un impact écologique dommageable. Sacrifices de sapins, coût énergétique croissant des nombreuses illuminations, décorations tout droit venues de Chine, il y a de quoi faire retomber la magie ! Cependant, si vous êtes fan d’ambiance et déco de Noël, vous pouvez toujours vous en sortir avec des matériaux naturels ou de la récup, ce ne sont pas les idées qui manquent. Pour notre famille Verte, cela reste simple : sapin de Noël en bois de palettes, décoré avec quelques boules et customisé par les enfants grâce à leurs jouets. Pour le calendrier de l’Avent, c’est aussi récupération. À part ces deux éléments, rien de plus. Vous trouvez cela triste ? Pas moi. Je ne crois pas à la magie de Noël (mais je vous respecte, si vous y croyez, vous !).

Noël rime avec Emmanuel

Pour beaucoup de monde encore aujourd’hui, Noël est la célébration de la naissance de Jésus. Soyons clairs sur ce point : Jésus n’est absolument pas né le 25 décembre. Il n’est a priori pas né en hiver non plus. En fait, personne ne sait quand il est né. C’est l’église qui a choisi, au IVe siècle, de fêter sa naissance le 25 décembre pour remplacer la fête païenne (liée au culte du dieu Saturne) qui se produisait à cette période de l’année.

La Bible ne demande nullement aux chrétiens de fêter la naissance de Jésus. Noël est devenu une tradition très liée au christianisme, mais les chrétiens pourraient très bien se passer de célébrer Noël, et certains le font. Cependant, cette période est une excellente occasion de se rappeler plusieurs faits liés à la venue de Jésus sur Terre, et ce que cela implique pour toute la création :

  • Dieu s’est fait homme, Il a vécu parmi les hommes, les a enseignés et servis, et a donné Sa vie par amour pour eux. Jésus s’appelle aussi Emmanuel (Dieu avec nous).
  • Descendant du roi David, il est né de manière très humble. Une mangeoire, quel étrange lit pour Celui qui est le plus grand de tous les rois !
  • Accueilli par de simples bergers, Il a ensuite consacré son ministère sur Terre à accueillir les pauvres, les simples et les méprisés. Un roi qui s’abaisse pour les pauvres, ça ne s’est jamais vu…
  • Jésus, c’est notre cadeau de Noël : on le reçoit non parce qu’on le mérite, mais par la grâce de Dieu.
  • Jésus est mort à la croix pour toi, pour que tu sois réconcilié(e) avec Dieu si tu L’acceptes.

Une naissance, c’est toujours de l’espoir. Cette naissance là, c’est le salut pour l’humanité. Alors, même si Jésus n’est pas vraiment né le 25 décembre, peu importe : souvenons-nous de cette naissance hors du commun et célébrons-la ! Cela vaut tous les pères Noël, tous les cadeaux possibles, tous les délicieux repas, toute la « magie » de Noël. Si tu as Jésus dans ta vie, toutes les guirlandes et illuminations du monde ne sont qu’un pâle reflet de la gloire de Dieu et de ce qu’Il veut faire dans ta vie.


  1. En savoir plus : https://noel.catholique.fr/questions/pourquoi-le-pere-noel-ressemble-t-il-tant-a-saint-nicolas/pourquoi-le-pere-noel-ressemble-t-il-tant-a-saint-nicolas-2/
  2. Source : https://www.ladepeche.fr/2019/11/27/noel-le-budget-moyen-baisse-la-part-de-cadeaux-augmente,8565793.php

3 thoughts on “Père Noël, Jésus, famille, repas, cadeaux, sapin : le fourre-z’y-tout de Noël

  1. Très bon cet article ! je me retrouve souvent dans les points de vue qui sont mentionnés; cette simplicité je la partage. Moi qui vient d’une autre culture j’ai toujours trouvé ce « Tra la la  » autour de Noël excessif, l’orgie de nourriture, le flot de cadeaux et le vrai message d’espérance était occulté, et puis ce Père Noël Il vient d’où celui là ??? on raconte même qu’il a sa demeure en Laponie(Finlande) il change de patronyme suivant le pays, quelle tromperie!!! Merci et bonne suite.

  2. Ouf! J’ai eu peur de l’habituel « desingage » de la croyance mais la, je dis bravo 😀. Chacun ses convictions, et ce petit rappel de la « sobriété heureuse » (pour plagier) qu’avait promulguée Jesus en son temps (qu’on croit au Christ ou pas) est une bonne chose à mon sens.

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