Fermer
Limites de l'engagement écologique

Les limites de mon engagement écologique

Depuis 2018, le mode de vie de ma famille a beaucoup évolué : démarche zéro déchet, consommation raisonnée, défis Rien de neuf, diminution des trajets en voitures, produits alimentaires de plus en plus locaux et de saison, etc. À force de chercher à révolutionner chaque aspect de notre mode de vie, j’ai rencontré certaines limites.

Au niveau professionnel, j’ai le privilège de travailler pour une association de protection de l’environnement, A Rocha France. Ma mission est de contribuer à développer un Réseau d’Ambassadeurs qui sensibilisent à la crise écologique à travers toute la France, pour inciter les gens à vivre de manière plus sobre et à mettre en place des actions de protection de la nature. Là aussi, mon engagement rencontre des limites.

C’est donc ce que j’ai envie de partager aujourd’hui avec vous : les limites de mon (votre ?) engagement écologique.

Quand l’engagement écologique est limité par les structures sociétales

Malgré mes efforts pour avancer dans la démarche du zéro déchet, je n’ai toujours pas réduit la quantité de bouteilles de jus de fruits que j’expédie au recyclage. Et pour cause ! Les bouteilles ne sont pas consignées. Même si certaines associations militent pour le retour de la consigne en France, ce n’est pas encore ça.

Je prends encore la voiture pour me rendre à la ville d’à côté (à 10 km). Avec deux bus tôt le matin, un entre midi et deux et deux ou trois en fin de journée, le choix reste limité et pas toujours adapté à mes contraintes. Idéalement, il faudrait plus de choix horaires, ou un système d’auto partage, ou encore, un village suffisamment équipé pour qu’on puisse y combler la majorité de nos besoins.

Avec ces deux exemples, vous l’avez compris : malgré ma volonté de progresser, je suis limitée par les structures de notre société. Vous en avez probablement fait l’expérience également… Aussi, face à cette limite, nous avons plusieurs choix :

  • militer pour des changements structurels dans tel ou tel domaine (à choisir, car on ne peut pas tout faire). Cela peut se faire en rejoignant une association (Zero Waste France, par exemple, pour la question des déchets et le retour de la consigne).
  • laisser de côté (du moins momentanément) les changements trop difficiles à mener, et influencer autour de nous pour inciter un grand nombre de personnes à opérer les changements qui sont opérables. Par exemple, en devenant Ambassadeur A Rocha, en organisant des sessions The Week, ou en devenant animateur de la fresque du climat.

Le changement des structures sociétales prend du temps, et si nous voulons y parvenir, il faut passer par cette étape de sensibilisation, d’influence et de plaidoyer. Seulement, là-aussi, nous pouvons rencontrer des limites… Limites liées aux décideurs, limites liées aux lobbys, aux intérêts financiers, etc. Beaucoup de choses hors de notre contrôle !

Mais il y a aussi des limites personnelles.

Nos limites physiques et mentales

Tout changer dans son mode de vie, ça peut prendre de l’énergie : pédaler plutôt qu’appuyer sur l’accélérateur, cuisiner des produits bruts plutôt qu’acheter des plats tout prêts, réparer (et donc chercher comment le faire) plutôt que jeter, etc. Tout ceci ne se fait pas tout seul, et sollicite nos ressources mentales et physiques.

Se lancer dans une démarche de plaidoyer peut aussi être chronophage, solliciter la persévérance et exposer aux déceptions. Influencer beaucoup de monde suppose de prendre du temps pour cela, se former à des outils de sensibilisation, discuter (beaucoup), et accepter de rencontrer des résistances qui peuvent être frustrantes ou carrément énervantes. Le mental, comme le physique, sont alors mis à rude épreuve…

Notre engagement écologique est donc restreint par nos limites humaines, tout simplement. Par exemple, j’ai personnellement choisi de limiter mes actions de sensibilisation. En effet, elles peuvent me prendre beaucoup de ressources mentales et me demander ensuite beaucoup de temps de repos (cela est d’autant plus le cas quand on est introverti). Comment, accepter, alors, cette impression que je ne fais pas tout ce qu’il faudrait ?

Comment bien vivre ces limites ?

Premièrement, pour bien vivre ses limites, encore faut-il les (re)connaitre.

Bon nombre d’entre nous ont tendance à trop tirer sur la corde, au risque de goûter au surmenage. À chacun d’apprendre à se connaitre et à repérer les signaux indicateurs. Chez moi, par exemple, ce sera un besoin accru de sommeil, une tendance à chercher mes mots ou à oublier des choses. Quand cela arrive, c’est que la limite n’est pas loin, et qu’il faut absolument que je ralentisse, que je me repose et que je me ressource.

Deuxièmement, il s’agit d’accepter que nous sommes limités.

Accepter, c’est ne pas culpabiliser quand nous avons besoin de nous reposer, alors qu’une petite voix nous dit que nous n’en avons pas fait assez.

Accepter, c’est également faire preuve d’humilité et reconnaitre que nous, humains, ne sommes pas tout puissants ! Cela semble évident quand on le dit comme ça, mais en pratique, ça l’est beaucoup moins. Tout un travail à faire avec notre tendance à l’orgueil…

Troisièmement, au lieu de simplement accepter ces limites, nous pourrions apprendre à les apprécier.

En effet, si elles existent, c’est bien pour quelque chose, non ? Accepter de se reposer peut alors devenir apprendre à contempler. Ou encore, partager un instant de qualité avec ses proches, toute notion d’efficacité ou de productivité étant laissée de côté. Ces moments nous donnent l’occasion de nous rappeler pourquoi nous sommes vivants, ce qui fait la substance de la vie. Quelles que soient vos croyances, vous avez peut-être remarqué que nous n’existons pas simplement pour nous agiter dans tous les sens ou courir d’une activité à une autre sans y mettre aucune signification.

Quatrièmement, reconnaitre nos limites nous permet de nous rappeler qu’il y a plus grand que nous.

Pour les chrétiens, ce plus grand que nous se trouve dans la personne de Dieu. Si nous sommes incapables par nos propres forces de prendre soin de la planète, nous savons que Dieu, à travers son Fils Jésus-Christ, le peut. Jésus-Christ est le seul capable de restaurer parfaitement la planète et toute la création (et il le fera en temps voulu). Voilà de quoi avancer avec confiance, malgré nos incapacités et nos incohérences !

Un séjour de formation pour creuser la question des limites

Vous avez envie de creuser cette question des limites ? Moi aussi ! Je vous invite à vous inscrire à ce séjour organisé par A Rocha au domaine des Courmettes (dans l’arrière pays niçois).

Des sessions d’enseignement biblique nous permettront de mieux comprendre les limites posées par Dieu. Nous verrons également ce que sont les limites planétaires, et comment la surconsommation et les activités humaines en général les défient. Nous réfléchirons également à la manière dont nous pouvons gérer notre vie et notre engagement écologique dans ce contexte de limites.

Et, comme toujours avec les séjours organisés aux Courmettes, nous profiterons d’activités en nature : randonnée au pic des Courmettes, observation de la biodiversité, jardinage, repos, etc.

Accepter les limites de l'engagement écologique

1 thoughts on “Les limites de mon engagement écologique

  1. Oui nous rencontrons nos limites!
    Ex une copropriété où il n’est pas possible d’obtenir une proposition concurrente d’un renouvellement de chaudière gaz, où après tentative de ramener la température à un niveau raisonnable la masse des occupants plutôt âgés ont arbitré pour le confort où il n’est pas possible d’obtenir un compost.
    L’observation de nombreux couples démontre qu’il n’est en général pas possibe de trouver un logement permettant des déplacements domicile travail économes en carbone pour les deux.
    Donc nous concentrons nos objectifs sur nos degrés de liberté, ex pour les personnes âgées, savoir quitter un grand domicile quand les enfants sont partis, recommander à la génération des petits enfants d’économiser l’eau en vacance, résultats division par deux de la facture eau chaude et froide;
    Il en est de même pour le France , car elle ne peut que progressivement transformer son urbanisme, ses systèmes énergétiques, ses transports.
    Les limites sont aussi pour nos politiques qui sont loins d’être tout puissants, ex le raté du 80 kmh. Ils émanent de nous tous, donc sans prises de conscience de tous, les politiques ne font que ce qui est électoralement possible.
    Alors jouons tous les possibles de nos degrés de liberté§

Répondre

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.