Nous croisons sur le web de plus en plus d’incitations à ne rien acheter neuf, ou du moins à diminuer ses achats neufs. Cela s’inscrit dans une démarche écologique visant à économiser l’énergie et à diminuer l’extraction de ressources naturelles ainsi que les pollutions liées au transport et à la fabrication. Voyons plus en détails l’intérêt de diminuer sa consommation d’objets neufs, et comment s’y prendre.
Les impacts environnementaux de la fabrication d’objets
La fabrication d’objets à partir de matériaux neufs implique :
L’extraction de ressources naturelles
Que ce soit pour composer l’objet lui-même ou lors du processus de fabrication (transports, industrie), des ressources dites « abiotiques » (minerais, pétrole, charbon) et des ressources « biotiques » (bois, produits agricoles) sont utilisées. Cela pose un problème lorsque les ressources ne sont pas renouvelables, ou lorsque leur renouvellement est mal assuré. Les drames humains et écologiques liés à l’extraction des ressources (par exemple, l’extraction du cobalt) sont tout aussi problématiques !
Fabriquer une tablette format classique (9 – 10 pouces) nécessite 338Kg de ressources naturelles.
Pour fabriquer un jean en coton, il faut 49Kg de ressources naturelles.
[source : ADEME- rapport Modélisation et évaluation des impacts environnementaux de produits de consommation et biens d’équipement]
La consommation d’eau et d’énergie
Les transports, les machines ou les procédés de fabrication consomment de l’énergie et de l’eau. Dans le cas de l’énergie, qu’elle soit d’origine fossile ou renouvelable, il y a toujours un impact sur les ressources naturelles. Les carburants d’origine fossile, eux, ont notamment un gros impact au niveau du réchauffement climatique.
Aussi, les réserves limitées en eau douce (seulement 2,5% de toute l’eau dans le monde) nous incitent à l’économiser. Les énormes quantités d’eau douce employées dans la culture du coton par exemple, donnent une idée de l’impact environnemental dramatique des nombreux vêtements neufs en coton qui sont produits dans le monde.
L’utilisation de produits polluants
Pesticides, teintures, solvants, etc. De nombreux produits utilisés pour la fabrication de certains objets entrainent une pollution de l’air, des eaux et des sols. Des écolabels ont été mis en place pour repérer les produits dont les processus de fabrication et le cycle de vie ont une incidence moindre sur l’environnement par rapport à des produits standard d’usage similaire (exemple : l’écolabel européen).
En dehors de ce cadre de labellisation ou d’une volonté particulière du fabricant, on peut être sûrs que la fabrication de l’objet a un impact environnemental négatif. D’où l’intérêt d’éviter d’acheter neuf, afin de ne pas favoriser de nouvelles pollutions…
Comment ne rien acheter neuf ?
1. Questionner ses besoins
La première chose à faire pour diminuer ses achats neufs est de remettre en question les achats plus ou moins automatiques que nous faisons. Avant d’acheter quoi que ce soit (hormis les produits consommables), habituons-nous à nous poser une question simple :
En ai-je vraiment besoin ?
Parfois, une réparation suffit. D’autres fois, attendre un peu avant d’acheter permet de se rendre compte que l’on peut se passer de cet achat.
Cependant, si vous êtes habitué à acheter des petits trucs pour vous faire plaisir, cette question risque de vous sembler vraiment rabat joie ! Vous pourrez alors la compléter en vous demandant comment vous faire plaisir en évitant d’acheter quelque chose. Et même, en allant plus loin, vous vous demanderez : « De quoi ai-je vraiment besoin ? ». La réponse vous appartient, et elle ne se trouve probablement pas dans un magasin…
2. Se faire prêter ou louer
Vous en avez vraiment besoin, mais vous souhaitez ne rien acheter neuf. Si votre besoin est ponctuel (un outil, une robe de soirée, un livre, etc), envisagez une location ou un prêt.
Est-ce qu’un prêt ou une location pourraient suffire ?
Demandez à votre entourage, dans le groupe Facebook de votre village, ou cherchez sur les sites de location entre particuliers ou directement dans les entreprises spécialisées (par exemple pour les déguisements, l’outillage, les véhicules).
3. Acheter d’occasion
Pour un besoin plus régulier, ou si le prêt et la location ne sont pas possibles, il vous reste à explorer le marché de l’occasion :
- vide-grenier,
- brocantes,
- marchés aux puces,
- magasins de dépot-vente (franchises ou commerces indépendants),
- boutiques Emmaüs,
- pour les vêtements : Ding Fring,
- les sites de vente entre particuliers : Leboncoin, Vinted (vêtements, livres, jeux et jouets, équipement pour bébé) pour ne citer que ceux que je connais bien.
Pour découvrir d’autres alternatives au neuf, visitez le site de l’Ademe : Longue vie aux objets.
Ne rien acheter neuf… avec le défi Rien de neuf
Pour vous aider à vous lancer et vous encourager à continuer, pourquoi ne pas vous inscrire au défi Rien de neuf ? Le principe est simple : vous créez votre compte sur le site du défi, puis vous listez dans votre espace personnel les achats (neuf ou d’occasion), tout au long de l’année. Pour certains objets d’occasion achetés, votre bilan en économie de ressources apparait, ce qui est très encourageant ! L’intérêt de consigner ses achats est de mieux se rendre compte de tout ce que l’on achète. Le défi offre également la possibilité d’indiquer un achat évité, augmentant ainsi vos économies de ressources naturelles.
L’autre intérêt de ce défi réside dans sa newsletter qui donne plein d’astuces et de ressources pour éviter d’acheter neuf, tout en procurant une petite piqûre de rappel sur votre engagement dans le défi !
PRÊTS À DIMINUER VOS ACHATS NEUFS ?
Crédit image : ©Sayaka Ganz – Oeuvre « Wisdom »
