Fermer
Fashion Monster de Yoanna, par Léonor Lumineau
Yoanna, 73 t-shirts, 19 pantalons, 18 paires de chaussures, 17 pulls, 15 jupes ou shorts, 10 chemises, 10 robes, 10 vestes ou manteaux, 6 écharpes.

J’ai rencontré mon Fashion Monster

Fashion Monsters, c’est un projet photographique de la journaliste photographe Léonor Lumineau. Je vous présentais son travail dans un article précédent, Des artistes contre la surconsommation et le gaspillage. Et la surconsommation de vêtements, c’est justement le sujet qu’aborde ce projet. Des vêtements, nous en avons en pagaille: les préférés, les négligés, les abîmés, les si peu mis, ceux qui ne nous plaisent pas tant que ça finalement, ou ceux qui sont réservés à des occasions spéciales.

Ces Fashion Monsters m’ont donné envie de jeter à nouveau un regard détaillé dans mon dressing. Pas de doute, malgré le fait que je me sois séparée de certaines pièces que je ne mettais plus, et malgré la diminution drastique de mes achats depuis trois ans (3 ou 4 pièces neuves par an, pas plus), il y a un monstre potentiel qui se cache là-dedans. J’ai donc invité Léonor à m’aider à le rencontrer.

Comment est né mon Fashion Monster

Le principe est simple: vous convenez d’un rendez-vous avec Léonor (elle se déplace dans toute la France), elle vient chez vous, vous videz ensemble votre dressing et la création peut commencer. Après plusieurs monstres créés, Léonor a l’oeil et sait repérer les tissus qui ressortiront bien. Je lui ai fourni quelques accessoires (gants, chaussettes, colliers) pour constituer les éléments qui donnent vie au monstre, les yeux en particulier.

Fashion Monster en cours de création
©Léonor Lumineau

Nous faisons quelques essais en utilisant plusieurs vêtements et en les détournant pour cacher l’être humain qui se cache dessous (moi, en l’occurrence), puis le monstre apparait. Léonor le fait poser debout sur le lit, entouré des piles de fringues sorties du placard.

L’exercice est vraiment très amusant, ça rappelle les jeux de déguisement que l’on peut faire, enfant, avec un foulard par-ci, une jupe trop grande par-là, et autres accessoires puisés dans les placards. En plus d’être amusant, ça laisse apercevoir la multitude de monstres que l’on aurait pu créer avec le contenu d’un seul dressing.

Après la création du monstre, vient l’épreuve du comptage. Tee-shirts, pantalons, jupes, robes, manteaux, pulls, chaussures: chaque vêtement est comptabilisé, quitte à atteindre des nombres à faire pâlir leur propriétaire !

Voici donc mon diagnostic:

Yoanna, 73 t-shirts, 19 pantalons, 18 paires de chaussures, 17 pulls, 15 jupes ou shorts, 10 chemises, 10 robes, 10 vestes ou manteaux, 6 écharpes.

Je me demande comment je peux avoir autant de tee-shirts… Certes, le comptage inclut débardeurs, tee-shirts à manches longues et tee-shirts à manches courtes confondus, mais tout de même ! Ce que j’ai apprécié, c’est qu’à aucun moment Léonor n’a émis le moindre jugement. Je crois que cela fait partie de sa pédagogie: laisser chacun se rendre compte par lui-même et en tirer ses propres conclusions.

Un projet qui interroge notre rapport aux vêtements

Pourquoi ai-je autant de vêtements dans mon armoire ? Parce que je les fais durer (certains ont largement plus de dix ans). Parce qu’à une époque, je considérais comme normal de « chercher son look » et de faire régulièrement les boutiques pour « se faire plaisir ». Sauf que… je trouvais rarement le vêtement qui me correspondait vraiment et qui en plus m’allait bien (ce qui inclut: confortable, ne gratte pas, correspond à ma morphologie, n’est pas trop fragile). Alors, j’étais souvent très frustrée.

Puis, je me suis mise à regarder les étiquettes. Les provenances lointaines ne m’inspiraient pas trop, mais la plupart des vêtements en boutiques avaient été confectionnés hors Europe. Trop loin, et probablement peu respectueux de l’humain et de l’environnement ! Je suis devenue encore plus frustrée de la garde-robe.

Alors, quand j’ai commencé ma démarche zéro déchet en 2018, j’ai pris une décision: je n’achète plus rien (ou presque). Après tout, ma garde-robe étant pleine, pourquoi acheter autre chose ? J’ai largement de quoi me mettre sur le dos. Gros soulagement et disparition immédiate de la frustration ! C’est sûr, je n’ai pas les vêtements qui correspondent parfaitement à ma personnalité. Mais, après tout, est-ce vraiment important pour moi ? Non. Le confort, oui, avoir chaud en hiver ou porter des vêtements légers en été, aussi, mais le reste, ça me semble maintenant une préoccupation superflue.

©Léonor Lumineau

Après l’expérience Fashion Monsters, je suis toujours aussi convaincue qu’il ne m’est plus nécessaire d’acheter des vêtements, sauf pour remplacer les usagés. Éventuellement, pour apporter de la nouveauté, en échange d’une pièce que je ne porte vraiment plus.

Mais ce que je vois également, c’est tout le potentiel de créativité qui ne demande qu’à s’exprimer. Car il est sympa, mon monstre, il m’a donné envie de créer de nouvelles tenues avec ce que j’ai déjà.

Fashion Monsters, et après ?

La prochaine étape, pour moi, sera donc de sortir du placard les pièces que je n’ai pas portées depuis plus d’un an, et de chercher à les assembler et les accessoiriser pour former de nouvelles tenues. Suivez-moi sur Instagram ou Facebook si vous voulez voir le résultat…

Et pour vous ?

  • Et bien, je vous propose de contacter Léonor Lumineau, qui est à la recherche de nouveaux modèles pour poursuivre son projet Fashion Monsters.
  • Ou alors, de vous attaquer à un tri dans votre garde-robe pour redonner vie à certains vêtements, ou offrir ceux que vous ne mettrez plus.

Répondre

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.